Lou-Andrea est fleuriste de formation. Elle pratique la poésie, le dessin et la danse. Elle a quitté Paris à l’âge de 27 ans pour aller vivre au coeur de la nature dans un village des Hautes-Alpes, près de Serres.

D’un père congolais et d’une mère camerounaise qui se sont rencontrés en France, elle considère que le nomadisme fait partie de son identité. Elle se présente à la fois queer et non-binaire, des mots qui lui ont permis, dès l’adolescence, de savoir enfin qui elle était depuis que sa mère lui disait « tu es bordélique, ce n’est pas un comportement de fille ».

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Le premier portrait correspond à celui de Marsha P. Johnson, femme transgenre américaine et figure mythique du milieu Queer. Elle est à l’initiative des premiers mouvements de lutte pour les droits de la communauté LGBT. Son parcours de vie est un exemple pour Lou-Andrea qui la considère comme la « mother » du milieu Queer, « le rayon de soleil ».

Le second portrait est celui de Jean-Michel Basquiat, premier artiste d’art visuel que Lou-Andrea a connu. Issu de la communauté noire et de l’art populaire, ce peintre l’inspire car il a réussit à acquérir une légitimité et à s’imposer parmi ses pairs. Malgré le succès et l’argent, il n’a jamais perdu son identité.

Ces 2 photos sont accrochées sur sa porte et lui procurent la force nécessaire pour affronter le monde extérieur lorsqu’elle sort de chez elle.

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Il s’agit de son autel. Il comprend quatre éléments : la terre avec les fleurs, le feu avec l’encens, les bâtons de cannelle brûlée et la sauge, l’eau qu’il a puisé dans la rivière au pied du village et l’air symbolisé par les plumes.

Les pierres représentent la force et viennent confortées des valeurs déjà encrées en lui comme le courage, la créativité, l’amour.

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Auparavant, elle associait le tatouage au mouvement punk qui l’a longtemps influencé.

Aujourd’hui, le tatouage lui permet de se rapprocher de ses ancêtres qui ont probablement été scarifiés. C’est une manière pour elle de se ré-approprier des codes de beauté qui, bien qu’ancrés dans la culture moderne, ont des origines beaucoup plus lointaines. 

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Sa mère aimait la haute couture. Elle collectionnait, plus singulièrement, les beaux sacs.

C’est dans ce contexte qu’elle se créa, dès l’âge de 12 ans, un style influencé par la musique punk, métal, new wave puis par le gothique qui fait désormais partie intégrante de son identité. Grâce à son apparence, elle traverse le temps en apportant à son vestiaire des éléments du passé tout en s’inspirant des tendances actuelles.

Elle a longtemps aimé le noir mais le rouge lui est progressivement apparu comme une évidence. Son goût pour cette couleur est inconsciemment lié au fait que c’est celle que sa mère préférait. Elle y voit la puissance et la sensualité.

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Pendant la crise de la covid-19, Paris lui est devenue anxiogène. Il ne comprenait plus cette ville dans laquelle il avait grandit. Alors, il prit la décision de partir. A la fois rassurante et menaçante, l'immensité de la nature lui a permis de se retrouver et de voir que tout était encore possible.

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Notre vaisseau de chair peut prendre plusieurs formes,

Laisse-moi revêtir ma peau d'ermite.

Ne pleures pas mon ami•e,

Un jour, nous nous reverrons

Entre la cité et les monts

Les vallées et les forêts...

Je ne danserai plus sur le pavé

La mousse nouvelle embrasse mes pieds. . .

Un jour , mon ami• e, tu comprendras mon exil.


Lou-Andréa, mai 2023.

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